06: Loguivy de la Mer à Lézardrieux

En remontant le Trieux

 

DIDIER HEUMANN, ANDREAS PAPASAVVAS

 

 

Nous avons divisé l’itinéraire en plusieurs sections, pour faciliter la visibilité. Pour chaque tronçon, les cartes donnent l’itinéraire, les pentes trouvées sur l’itinéraire et l’état du GR65. Les itinéraires ont été conçus sur la plateforme “Wikilocs”. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’avoir des cartes détaillées dans votre poche ou votre sac. Si vous avez un téléphone mobile ou une tablette, vous pouvez facilement suivre l’itinéraire en direct.

Pour ce parcours, voici le lien:

https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/de-loguivy-de-la-mer-a-lezardrieux-par-le-gr34-104271603

Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les pèlerins d’être à l’aise avec la lecture des GPS et des cheminements sur un portable, et il y a encore en France de nombreux endroits sans connexion Internet. De ce fait, un livre sera publié bientôt sur Amazon pour traiter ce parcours.

Si vous ne voulez que consulter les logements de l’étape, allez directement au bas de la page.

 

Depuis Loguivy de la Mer, le GR34 va changer de cap, de physionomie. Pour deux jours, il abandonne la mer, les corniches pour se plonger dans le premier aber rencontré sur le chemin. Le Trieux est un aber, c’est-à-dire une rivière qui mélange eau de mer et eau douce, l’eau de mer prévalant sur l’eau douce. De fait, la rivière est sujette aux marées, et la mer remonte à marée haute, bien plus loin que Lézardrieux, à 10 kilomètres d’ici. Car le Trieux, c’est 72 kilomètres de course. Il traverse Guingamp, Pontrieux, où il devient navigable, sur 17 kilomètres jusqu’à la mer.

Difficulté du parcours : Dans cette étape, les dénivelés paraissent dérisoires (+199 mètres/-177 mètres). Mais, c’est une étape très courte, sur un parcours casse-pattes, qui monte et descend toute la journée. Rien n’est jamais plat, alors que vous suivez une rivière. Ainsi est faite la côte bretonne.

 

Dans cette étape, les passages sur chemins sont encore à l’avantage sur le goudron, comme il est le plus souvent l’usage sur le GR34 :

  • Goudron : 2.4 km
  • Chemins : 7.1 km

Il est très difficile de spécifier avec certitude les pentes des itinéraires, quel que soit le système que vous utilisez.

Pour les vrais dénivelés, relisez la notice sur le kilométrage sur la page d’accueil.

Voici un exemple de ce que vous trouverez. Il suffit de prendre en compte la couleur pour comprendre ce qu’elle signifie. Les couleurs claires (bleu et vert) indiquent des pentes modestes de moins de 10%. Les couleurs vives (rouge et brun foncé) présentent des pentes abruptes, le brun dépassant 15%. Les pentes les plus sévères, supérieures à 20-25%, très rarement plus, sont marquées de noir.

Section 1 : La Roche aux Oiseaux.

 

 

Aperçu général des difficultés du parcours : succession de montagnes russes.

Depuis le port, le GR34 monte sur les hauts du village, côté mer.

Il virevolte dans les ruelles étroites au milieu des belles maisons de pierre taillée.

Il passe alors au-dessus de la berge, près du phare. Ici, c’est l’embouchure du Trieux, la longue rivière côtière de plus de 70 kilomètres de long. Les petits bateaux des pêcheurs se balancent au gré de la brise. Aujourd’hui ici, c’est presque marée haute.

Le parcours reste encore près du port, au milieu des équipements de pêche.

Depuis Paimpol, les dénivelés ont été doux, mais cela va changer. Vous vous souviendrez sans doute non seulement de la beauté sauvage du Trieux, mais aussi des chemins tortueux qui parcourent ses flancs. Le parcours jusqu’à Lézardrieux n’est que de 9 kilomètres, dans la nature presque inviolée.

Et voilà la première butte légère. Un chemin étroit monte dans les pins sur la corniche.

Mais, si nous sommes montés, c’est pour redescendre un peu plus loin, en passant au-dessus de l’École de voile.

Les élèves sont à l’ouvrage en ce jour.

Alors, le chemin folâtre un peu, pour vous faire patienter et apprécier la beauté envoûtante des paysages ici. Mais, il y a déjà de petits escaliers.

Les pins sont souvent majestueux le long de la rivière. Les châtaigniers et les érables ne sont pas de reste. Le vrai maquis est plus rare.

Puis, le chemin remonte dans les châtaigniers sur un série d’escaliers. Ce n’est jamais très haut que le chemin monte, mais cela monte tout de même.

Puis, le chemin se stabilise un peu au-dessus de la baie, sous les chênes.

D’ici, les perspectives sur la rivière, sur Kermouster de l’autre côté de la baie, ou sur l’embouchure du Trieux, sont à couper le souffle.

La Roche aux Oiseaux, et juste en dessous, sur un promontoire dominant la rivière.

Le chemin, surtout des escaliers, redescend alors presque au niveau de la rivière, sous la Roche Aux Oiseaux.

La Roche aux Oiseaux, de gros blocs de rhyolithe, a été occupée dès le paléolithique, comme le démontrent les fouilles pratiquées ici. Le promontoire devait représenter un excellent observatoire sur l’embouchure du Trieux. A marée basse, on pouvait passer à pied sec sur les îlots et les rochers, comme on peut le faire aussi aujourd’hui.

Ici poussent les arbousiers, des arbrisseaux d’habitude trouvés dans les maquis méditerranéens, au milieu des pins et des chênes.

Alors pour le plaisir de l’effort, un escalier se dresse devant vous. Cela ne va pas très haut.

Mais pour le plaisir des yeux, le spectacle vous remontre la Roche aux Oiseaux et la majesté de la rivière.

Et selon la loi des chemins de randonnée, quand on est monté, il faut redescendre. Un escalier raide est là pour cela.

La descente, courte, se pratique en paliers.

Le chemin remonte à nouveau, croise un petit promontoire qui s’avance dans le Trieux, où les bateaux de pêche se reposent. En face, nous longeons toujours les maisons de Kermouster.

Le chemin oscille à nouveau beaucoup, en haut en bas, avec souvent des pentes supérieures à 10%, mais ni très haut, ni très bas.

Dans la forêt, les pins et les châtaigniers font souvent la loi, et l’on rencontre peu de chênes. Ici,les érables et les frênes ont presque disparu.

Quand le chemin se rapproche de la rivière, alors affleurent les rochers, le plus souvent des roches magmatiques, parfois des granites. La nature est décidément sauvage et grandiose ici.

Un peu plus loin, la forêt se fait un peu plus dense. Le chemin traverse une région un peu marécageuse sur des planches de bois.

On voit même du houx qui atteint des dimensions d’arbre.

Le chemin passe alors devant une cabane, au lieudit Le Chalet du Juge, faisant face à une pile de signalisation de la rivière. Vous dire que le chemin ici n’est pas toujours un chemin facile. Sur près d’un kilomètre, nous avons pris près de nombreux mètres de dénivelé, autant en montée qu’en descente.

Ici poussent des châtaigniers d’une beauté incroyable et d’une longévité inconnue.

Plus loin, le chemin se calme un peu le long de la rivière. Parfois, sur la rivière, les pêcheurs sont à l’œuvre. Ici, on s’occupe surtout du homard et de l’araignée de mer. Leur présence dépend avant tout des fluctuations des marées.

Et le spectacle perdure dans cette nature enchanteresse, si sauvage.

Puis, le pays s’ouvre un peu près de la berge. Au fond, on aperçoit déjà la baie de Lézardrieux. Mais, nous sommes encore très éloignés, Lézardrieux est à près de 5 kilomètres d’ici.

Section 2 : Les montagnes russes perdurant au-dessus du Trieux.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : succession de montagnes russes.

Le chemin arrive alors à Coz Castel, où on retrouve la civilisation depuis Loguivy. Enfin, façon de dire…

En temps normal, le chemin évite la maison privée et passe près de la rivière.

Il n’y a qu’une école de voile ici.

Lézardrieux est annoncé à 1 heure et demie de marche.

Le chemin va dorénavant onduler plus doucement, mais toujours de haut en bas, et de bas en haut, entre maquis et sous-bois. Il traverse d’abord un jardin botanique, où on peut apprendre à distinguer les arbres. Les érables, les châtaigniers, les chênes, c’est facile.

Les merisiers, les robiniers ou les trembles, on n’en voit pas tous les jours.

Un instant, le chemin passe sur la berge, pour rapidement retrouver le bois où les châtaigniers ont pris leur aise.

La forêt est toujours aussi magique, à deux pas de l‘eau. Il n’est qu’à considérer la nature du sol pour voir les arbres dominants. Ici le sol ocre signe la présence des pins.

Ici, le chemin passe toujours près de la rivière, passant près d’une pile de signalisation de l’autre côté de la rivière. Ce qui est curieux le long du Trieux, c’est l’alternance. Une fois ce sont les châtaigniers qui envahissent tout, une autre fois, c’est le tour des pins. Les autres feuillus sont éparpillés un peu partout.

Puis, le chemin se rapproche de plus en plus de la baie de Lézardrieux. C’est magique, indescriptible de beauté.

Le chemin monte alors, raide, dans les pins, pour redescendre tout autant vers une petite route.

Le GR34 suit alors la route qui conduit à l’ancienne école maritime du Trieux , où on apprenait les métiers de la pêche, une école déplacée aujourd’hui à Paimpol.

Ici, nous sommes juste en face du port de Lézardrieux, mais nous n’y sommes pas encore. Loin de là  ! Car, ici, le sol au bord de la rivière est instable, et que de toute façon, ll vous faudra traverser à un moment la large rivière du Trieux

La route se termine en impasse et un chemin va passer au-dessus, longeant longtemps les hauts murs de l’école.

Alors, le chemin va à nouveau onduler assez longtemps dans le sous-bois. Ici, le beau maquis est remplacé par des taillis plus tristes.

Après avoir musardé quelque peu, le chemin remonte sur la corniche, Ici, les charmes, les frênes et les chênes ont pris le pouvoir au détriment des châtaigniers, plus discrets et des pins. La forêt devient à nouveau plus attrayante.

Puis, le chemin s’assagit à nouveau un peu sous les grands arbres.

Plus loin, le chemin traverse une zone humide et bientôt on aperçoit le grand pont de Lézardrieux, passant sur le Trieux. Vous pensez que le terme de l’étape est là, tout proche. Pas encore, patience !

C’est par ici que vous seriez arrivé, si vous aviez suivi la variante qui vient directement de Paimpol. On dira que les organisateurs courent plus vite que les lièvres et qu’ils sont fort optimistes quant à la durée des trajets. Vous le verrez vous-même dans vos muscles et articulations sur ces chemins à fort dénivelé constant. C’est beaucoup plus que cela.

Section 3 : En route pour Lézardrieux.

 

Aperçu général des difficultés du parcours : parcours sans difficulté.

Alors, le chemin va ronronner doucement au-dessus de la rivière dans les chênes, les châtaigniers, les érables et la charmille…

… avant de remonter un peu dans les broussailles et les herbes folles. On constate que le maquis de la côte a grandement disparu, plus d’ajoncs ni de fougères. Tout cela a été remplacé par quelque chose de plus traditionnel, de plus banal. On est tout de même ici à 10 kilomètres de la mer.

Puis, le chemin quitte le sous-bois, traverse la Route de Kergrist, un des deux axes qui relient Lézadrieux à Paimpol.

Mais, sur un refrain bien connu, dès qu’il y a une route un peu passante, on s’organise, sur les GR, à faire passer les randonneurs ailleurs. Alors, ici, le GR34 s’en va sur une petite route qui va longer quelques maisons à la périphérie de Kergrist, puis les grandes plantations de choux qui s’étendent jusqu’au Trieux au loin.

La route passe encore devant quelques lotissements et descend vers l’anse du Lédano.

Au bas de la descente, la route passe alors sous la grande départementale D786 et rejoint le Trieux.

L’anse se remplit et à marée haute, elle envahit quasiment tout ce gigantesque espace. Aujourd’hui, nous ne sommes pas encore à marée haute.

Un chemin remonte alors dans la lande, longeant la départementale.

Il se rapproche progressivement du pont sur la rivière.

Un passage aménagé sur le bas-côté de la route permet de gagner le pont.

Le pont est ouvert à la circulation en 1840. En 1920, on supprime le pont suspendu pour un pont plus stable, permettant le passage des trains entre Paimpol et Tréguier. Mais, en France, la vie sympathique des trains où on pouvait se déplacer facilement d’un endroit à l’autre a vécu depuis plus belle lurette. Mieux vaut aller à pieds, comme nous ! En 1950, le train ne passe plus et on supprime la voie du chemin de fer pour élargir le pont.

L’anse du Lédano s’étend comme une grosse mer ici. Quelle est vraiment la contribution de l’eau douce du Trieux ici ? Les truites ne gambadent jamais sur les étals des poissonniers en Bretagne.

A la sortie du pont, le GR34 monte vers le centre du bourg (1’500 habitants). L’église St Jean Baptiste, du XVIème siècle, est blottie au fond d’une place longiligne, ou se trouent les commerces et les maisons de granite rose. Gorges Brassens a habité ici, sur le bord du Trieux, les dix dernières années de sa vie.

Logements

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